La nourriture française, il n'y a que ça de vrai !

Comme toutes les rumeurs elles n'étaient forcément pas très élogieuses. Il y aurait eu soi disant des élèves, enfin le peu qui en restait, qui pratiquaient de la magie noire dans l'école même. D'autres disent que c'est un lieu où venait les sorciers pervers pour accomplir leurs rites, tuer etc. Mais je n'y crois pas trop pour tout vous dire. Je veux bien admettre que mon oncle ne s'est pas préoccupé de l'école, mais je pense que quand même ce genre de chose ne passe pas inaperçu. Surtout quand on en est propriétaire ! Et puis combien de rumeurs sont fausses ? Quand j'ai repris l'école, je n'ai trouvé aucune trace suspecte, aucun lieu qui aurait pu servir à de la magie noire. C'est un projet qui me tient à cœur, et pour une fois dans ce que je fais je préfère regarder vers le futur plutôt que de m'enfoncer dans le passé.

Mais assez parlé de moi et de tout ça, parlons d'autre chose. Tiens ! De quoi avez-vous le plus peur par exemple ?

Le groupe des glousseuses en série repassa encore une fois devant le restaurant mais Flora manquait à l'appel. Quelle coïncidence ! Elle leur jeta tout de même un œil pour voir si l'objet de leur venue n'avait pas changé, ce qui fut confirmé. Elle ne savait pas comment réagirez son collègue à cette nouvelle attaque pas du tout flagrante de séduction qui allait encore plus renforcer son égo mais n'y prêta pas attention. Il était comme ça elle n'y pouvait rien. Elle attendit plutôt sa réponse, curieuse de savoir de quoi le grand M. Seum pouvait bien avoir peur.

Guillaume soupira en ayant un rictus irrité.

- Je trouve ça totalement idiot de lancer de telles rumeurs sur une école ... Je suis même prèsque totalement persuadé qu'elles ont été lancées par une autre école, jalousant la prospérité de Stanford ! ... Les espions sont si difficiles à débusquer de nos jours ... Et cette hypocrisie, ces mensonges ... Quel monde ...

Comme nous le savons tous, Guillaume haïssait tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la fausseté, à l'hypocrisie. Quelle plaie. Il veillerait au grain. Personne ne recommencerait à dénigrer Stanford tant qu'il serait en vie. ( Belles intentions n'est-ce pas? Il en était conscient, évidemment ).

- Mes peurs? répéta-t-il en pouffant légèrement de rire et de façon distinguée Ce ne sont pas des choses à révéler si l'on ne veut pas se retrouver en position de faiblesse face aux autres ... ! Disons que comme tout le monde j'ai des peurs assez impalpables, comme la défaite, l'humiliation. Je ne pense pas avoir peur d'animaux. Sauf si l'Homme en fait partie. Les Hommes sont de plus en plus vils et malsains. Ils visent à nuire aux autres. C'est en ça que l'avenir me fait peur, et que former des étudiants dans l'idée de faire le bien, est quelquechose de très important ... Et vous?

Loane regardait par la fenêtre de façon méprisante. Le groupe de jeunes étudiantes assez dévêtues était de "come back". Guillaume eût un sourire rieur à l'interieur de lui même. Il les regarda, essayant de voir si la jeune Flora Stiffler se mêlait parmi elles. D'un côté ça le vexait qu'elle ne puisse pas le piffrer, mais d'un autre, il n'avait pas du tout envie qu'elle entre dans la pièce de théâtre comique que jouaient jour après jour toutes ces jeunes femmes en fleur qui profitaient ouvertement de leurs atouts pour tenter de l'apater. Chose qui n'arriverait jamais. Au mieux il les regarderait. C'était ça qui le faisait rire. Mais l'espoir fait vivre. Il resta un instant, fixant discrètement et dignement les jeunes filles, tout en riant sous cape.

Elle fut ravie que le jeune homme se sente aussi concernée par le bien être et la réputation de l'école. Au plus elle apprenait à le connaître, au plus elle le sentait impliqué et concerné par l'école.

Et ben ça pourrait paraître étonnant mais j'ai peur d'une multitude de choses ! Mais je n'ai pas honte de le dire, il faut juste le dire aux bonnes personnes, pas à ses ennemis forcément lui dit-elle avec un joli sourire. Pour vous faire une petite liste rapide, j'ai très peur des serpents, j'ai un peu les reptiles en horreur je ne sais pas trop d'où ça vient d'ailleurs ... mais je n'entamerais pas une psychanalyse pour ça répliqua-t-elle en se moquant plus d'elle même qu'autre chose. Je suis également claustrophobe et j'ai très peur du vide. Autant vous dire que je n'ai jamais pris l'avion ! D'ailleurs, en ce qui concerne les transports, je me souviendrais toujours de la théorie de mon cher grand père: "les trains ça déraillent, les bateaux ça coulent et les avions ça tombe" Les trains et les bateaux je gère mais alors les avions, j'ai beaucoup de mal !

En fait elle avait des phobies classiques, comme n'importe qui. Mais à son avis, il vaut mieux avoir peur de quelque chose plutôt que de se croire invincible.

Les glousseuses venaient de se concerter, elles venaient tout juste de décider ... de venir s'installer elles aussi au restaurant ! A une table très près de la leur, sinon ça n'aurait pas été drôle !

Guillaume sentait Loane de plus en plus à l'aise avec lui. D'un côté cela lui faisait énormément plaisir, car elle s'avérait être une jeune femme très spirituelle, souriante et aimable. Tout le contraire de ce qu'il avait pensé au début. Comme quoi, comme il le dit toujours: Les apparences sont trompeuses. Toute la liste de ses peurs, peurs typiquement féminines, le fit sourire d'attendrissement. Il était prèsque étonné qu'elle ne dise pas qu'elle avait une peur maladive des araignées, chose que les femmes ne peuvent supporter en général, en raison du nombre de pattes, de la rapidité et de la façon imprévisible dont elles agissent. (Un peu comme lui finalement ... à méditer !! ) Le serpent faisait quand même partie des classiques. Et les avions ... !! Il n'aimait pas ça non plus, mais sans en avoir peur. L'idée qu'un seul mec tienne entre ses mains des centaines de vies, et que cela tienne à un décollage (si raté, les passagers peuvent faire leur prière) ou un aterrissage (où les gens applaudissent !! ) et qu'en plus la salle d'attente s'appelle le "Terminal" ... Cela ne présageait rien de bon. Le train lui convenait très très bien. Pour venir d'Allemagne, il avait donc pris successivement le TGV allemand et français, puis l'eurostar. Pas d'avions, pas de bateaux. Très très bien.
Guillaume étant dos à la porte d'entrée du restaurant, entendit dès que la porte s'ouvre quelques gloussements inopportuns et sentit une présence féminine en majorité.

Ha ha ha Guillaume, ton sex-appeal doit traverser les vitres, j'en sais rien, mais là ... Non, serieusement, elles abusent ... J'suis sûr qu'elles détestent Loane à un point inimaginable ...

Il faussa alors compagnie à Loane, histoire de payer l'addition, mais également secrètement pour observer, tel un as, les attitudes plus futiles les unes que les autres des jeunes femmes.
Elles avaient un sourire béat sur les lèvres qu'elles venaient de s'humecter pour les rendre plus pulpeuses, certaines le regardaient sous la ceinture, d'autres étaient rouges tellement elles se retenaient de glousser.

- Bonjour Mesdemoiselles ... Belle journée n'est-ce pas? leur adressa-t-il aimablement.

A peine passé, il réentendit les gloussements et des chochotements très indiscrets.

Des gamines. Vraiment. Cela aurait été des femmes, je ne dis pas. Mais là ...

En repassant près d'elles il leur fit un sourire civil, et retourna s'asseoir auprès de Loane, le visage fermé et un soucil levé en signe de mécontentement.

- Non, je vous promets, aucune d'entre elles n'a connu, ni ne connaîtra la couleur de mes draps, ni même l'apparence de ma chambre. lui rappela-t-il dans un sourire étincelant de franchise et de gentille provocation.

Guillaume était tout de même très imprévisible. En voyant les jeunes filles rentrer dans le restaurant ce qui était de la provocation, elle s'attendait à un regard, ou un réflexion à la limite mais certainement pas à ce qu'il aille payer l'addition tel un gentleman. Elle en était restée surprise, mais pas autant que ses admiratrices qui étaient resté bouches bées en le voyant retourner s'asseoir avec elle. Elle n'avait pas besoin de don particulier pour remarquer leur jalousie et leur haine sur leurs visages. En plus, les femmes ont ce genre de sixième sens en général. Elle eût une pensée pour Flora qui aurait ressenti ces émotions en elle et la plaignît intérieurement.
En tout cas, Guillaume les avait à peine regardé, et elle n'aurait pas fait de réflexion. Elle s'appropriait le terme de confiance dans toute son ampleur. Sa remarque la fit pouffer de rire, et elle n'avait pas pu s'en empêcher de regarder les étudiantes en même temps qu'elle riait, ce qui eût pour effet de faire tourner leur teint du rouge au vert en passant peut-être par le jaune.
C'était gamin, mais au grands maux les grands remèdes.

Oh j'espère bien ! Elle se pencha vers lui et chuchota: Et puis qu'est ce que Guillaume Seum ferait d'une vierge ou d'une jeune fille très inexpérimentée dans son lit ? Ce à quoi elle se moqua de lui ouvertement. Et bim dans sa tête. Elle n'en était pas sure à 100% mais leur attitude le laissait supposer. On ne se comportait pas comme ça quand on avait franchi le cap. Pour certains, ce sujet était tabou, pour elle pas du tout. Elle n'avait aucune honte à en parler, mais préféra ne pas se lancer dans ce genre de discussion ne sachant pas comment son très cher collègue réagirait.

Il manquerait plus qu'il soit offusqué ! pensa-t-elle un sourire aux lèvres.

En même temps, c'est normal que ces jeunes filles fassent autant d'histoire pour se faire remarquer, il faut dire que vous n'avez pas vraiment de concurrent dans l'école en passant des étudiants, par les personnel administratif et en arrivant aux professeurs. Le jour où ça arrivera vous serez moins pourchassé, à moins qu'un fan club ne soit monté d'ici là, ce qui pourrait être assez comique. J'imagine bien votre tête sur des affiches ou des tee-shirts.
Elle éclata de rire, mais elle pensait vraiment ce qu'elle disait. La plupart des personnes masculines dans l'école étaient des étudiants très jeunes qui n'avaient pas encore assez de charisme pour rivaliser avec lui. D'un côté ça l'arrangeait, parce que ce genre de situations peu vite devenir ingérable, surtout quand chacun à son petit pouvoir ...

HJ: Excellent!

Après avoir rappelé d'une façon très aimable et joviale qu'il n'inviterait jamais une de "ses" jeunes étudiantes dans sa chambre (voire même une autre chambre !! ), Loane eut une réponse qui le surprit, car allant dans son sens. Il ne put retenir un rire franc et bref, car ce que la jeune femme veniat de dire tombait vraiment à propos.

Quelle répartie !!

- Ah je vous l'accorde ... !! Il est vrai que mon penchant va plutôt vers les femmes ayant au moins tenté l'experience plusieurs fois. Les jeunes vierges, comme vous dites, qui se prônent en tant que telles, sont en général sans cervelle, ce qui m'exaspère chez une femme. Il lui lança un regard des plus agréables Mais je sais que certains hommes se font la spécialité de défleurer les jeunes filles. C'est un peu une façon de se dire qu'ils sont encore séduisants j'imagine, ou bien intégrés dans le marché sexuel peut-être ...

Il se dit qu'il ne valait mieux pas entrer dans de grandes discussions sur le libertinage. C'était très inopportun, surtout après un déjeuner.

- Il est vrai que ma tête sur des T-shirt pourrait être assez ... fun! J'espère tout de même qu'on n'en arrivera pas là, ce serait assez gênant ... A mon avis, après le premier test noté que je ferai passer, j'aurai beaucoup moins de "prétendantes" !! ... Mais je ne pense pas que toutes les jeunes étudiantes de mon cours soient aussi futiles que ça. Et heureusement !!

Ce petit instant de spiritualité légère avait été d'une grande plaisance pour notre cher Guillaume. A son plus grand bonheur, Loane avait totalement cerné l'homme qu'il était, et savait pertinament jusqu'où pouvaient s'étendre ses sujets de conversation. Toutes les conquêtes de Guillaume savaient qu'il était un coureur. Mais comme nous le savons, en ce jour, Guillaume n'était pas d'humeur séductrice.

HJ: Attend pour une fois que je fais un bon truc :p

Elle ne penserait pas que sa taquinerie pourrait aller aussi loin. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réplique, loin de là même ce qui la fit sourire de bonne humeur. Comme quoi elle pouvait être manipulatrice sans s'en rendre compte !

Quelle vertu ma chère ...

C'est vrai que sa remarque n'était pas bête. Comment vous faire détester par vos élèves en quelques minutes seulement ? en leur posant un devoir très compliqué. Il avait raison, cela devrait calmer les étudiantes en chaleur. D'ailleurs, elle eût une vive curiosité pour le sujet tout à coup.

Pourrais-je savoir ce que vous comptez faire passer comme test ? Parce qu'en cours de maîtrise du pouvoir je ne vois pas très bien ce que ça pourrait être ... Je vous promets de ne pas me laisser soudoyer par l'une de vos élèves si toutefois on venait à apprendre que je sais quelque chose ! Et je vous conseille de ne pas mettre trop de mauvaises notes ... dit-elle sur le ton de l'ironie, votre fan club pourrait en prendre un coup, il n'y aurait plus d'animation ! Ce serait d'un ennui mortel. Bon c'est vrai c'était un petit peu exagéré de considérer Guillaume Seum comme une attraction, mais en même temps il faisait (sans le vouloir cela va de soi) la pluie et le beau temps dans cette école, et ce, sans pouvoir météorologique !

HJ: Belle métaphore à la fin !!

En reprenant légèrement son serieux, (car peut-on le reprendre totalement quand on parle de T-shirt à son effigie et de fan club?) Guillaume répondit de la façon la plus franche possible à sa collègue :

- Eh bien il va de soi que je vais donner certains conseils à mes étudiants. Au cas par cas biensûr. Parceque la gestion d'un pouvoir a besoin de certaines bases, que je donnerais en premier au groupe entier. Mais plus on avancera dans l'année, plus le "groupe classe" sera dissout. Chacun ayant un pouvoir différent, il faudra que je leur donne des exercices de maîtrise personnelle. Et je pense que je ferai passer des tests sur ça. En comprenant le fait que l'on respecte les conseils que j'ai pu donner et évidemment si la maîtrise du pouvoir est menée à bien.

En expliquant cela, il avait été très professionnel et avait, comme certains diplomates, fait des mouvements avec ses mains, de gauche à droite, droite à gauche, en ouvrant et fermant ses mains. En général, cette façon de bouger les mains en parlant donnait une certaine contenance et prduisait sur l'interlocuteur une impression forte de sujet maîtrisé et totalement contrôlé dans les moindres détails. Ce qui biensur, était le cas.

- Pour les notes, ne vous en faites pas. finit-il dans une voix rieuse et amusée Je ne mettrai pas vraiment de mauvaise note, sauf si la volonté est au plus bas. Si l'étudiant se donne à fond et que le résultat n'y est pas, je saurai faire la part des choses et ne le pénaliserai pas. Mon pouvoir me sert surtout à cela en fait. Et de l'autre côté, je ne me laisserai pas non plus soudoyer ... *clin d'oeil discret*

Guillaume appréciait beaucoup avoir de petits sujets de plaisanterie avec ses semblabes. Surtout quand le "semblable" en question était de sexe féminin. Logique en même temps.

- Bon, sinon, que pensez vous des étudiants? Je veux dire sur le plan scolaire mais également personnel ... J'aime beaucoup savoir ce que les gens pensent des autres. Ne me prenez pas pour un adepte des ragots, c'est juste une question de curiosité très ... banale, si je puis dire !!

Loane était très intéressée par le discours de Guillaume au sujet des examens. En effet, il enseignait une matière qui ne pouvait être évaluée seulement qu'au cas par cas. Elle était impressionnée par son charisme mais ne le montra pas, cela lui aurait trop fait plaisir et son égo était assez développé comme ça sans qu'elle ait besoin d'en rajouter.

La question que vous me posez est assez délicate. Normalement, on ne devrait pas porter de jugement personnel sur les étudiants même si on en a forcément un bien entendu...

Elle hésitait à répondre. Tu es en train de te défiler ma vieille ...

Non, sincèrement je pense qu'ils n'ont pas tous le même niveau ça c'est sur. Certains m'inquiète plus que d'autres. Pas la peine d'évoquer le nom de Flora, ils en avaient assez parlé tous les deux pour savoir ce que son sous-entendu voulait dire. Sinon ce sont des étudiants comme les autres, qui font du sexe opposé l'une de leur priorité Elle eût un regard amusé pour les jeunes filles qui s'étaient un peu arrêtées de piailler à côté. Le silence... et les autres qui sont plus studieux ou qui se débattent avec leur pouvoir. Je ne fais pas de cas par cas, ça ne se fait pas vraiment. Et je ne les ai eu qu'une seule fois en cours donc je n'en sais pas beaucoup sur eux. Pour l'instant, aucun d'eux me semble être un adepte incontesté de la magie noire ce qui me va très bien. Et puis je n'ai pas la même vision que vous je pense, vous avez un contact avec eux qui est seulement professeur à élèves, tandis que j'ai une vision en plus de celle-ci qui est peut-être plus administrative. Non pas que ça me déplaise s'empressa-t-elle d'ajouter. Et au niveau personnel ... c'est pas que je suis tenue du secret médical mais presque. Je ne crois pas que les étudiants avec qui j'ai des conversations autres que professionnelles seraient enthousiastes à l'idée que je dévoile leur vie privée, sauf s'il s'agit de quelque chose de grave qui pourrait troubler la sureté générale. Mais vous ne savez rien de plus que ce que je ne sais déjà ... où en tout cas je crois ! C'est là que lire dans les pensées est intéressant lui dit-elle tout sourire. Mais je tourne autour du pot, en fait je ne comprends pas tellement le sens de votre question et ce que vous voudriez me faire dire, pourquoi qu'est ce que vous en pensez ?

Du coup elle voulait avoir son avis sur la question, parce que sous ses airs mielleux, il voulait lui faire dire des choses plutôt confidentielles. Bon ça ne relevait pas de la NASA mais quand même.

Manipulateur celui-là aussi ...

Guillaume apprécia beaucoup l'attitude secrète et très ferme que Loane appliqua sur la vie "privée" de ses élèves. En fait, Guillaume ne s'attendait pas à ce "privé" là. Il s'attendait surtout à ce que Loane dérive sur les petites attitudes de certains élèves laissant croire à une certaine inclination pour d'autres. En fait Guillaume voulait savoir si, même en ne lisant pas dans les pensées de ses élèves, il était apte à déceler certaines choses. Techniquement, il savait qu'il en était capable, mais c'était une sorte de petit jeu pour lui. Un jeu entre lui et lui si on peut dire. Non, notre cher ami Guillaume n'a rien d'un homme qui a des troubles de la personnalité. A qui n'est-il pas arrivé de se dire "oh si celui-là aime une-telle, j'me paie une glace! " ... Guillaume aimait se pousser à bout en ce qui était de deviner les choses. C'était également pour cela qu'il était aussi passé maître en la matière et que Loane avait l'impression qu'il lisait constemment dans ses pensées. Il y avait quelques années d'entrainement derrière ça. L'intuition, chez les hommes, cela se travaille. Le résultat était donc visiblement convainquant, ce qui plut à notre cher garçon.

- Oh je ne veux rien vous faire dire Loane. dit-il dans un sourire qui en disait long Je pense que pour le moment, les étudiants n'ont pas encore pris conscience de l'importance et de la puissance qu'ils peuvent acquérir. Ils sont encore "innocents" dans le domaine magique ... Ils ne peuvent donc pas, à mon sens, passer du "côté obscur" maintenant ... mais je vous promets que je surveillerai cela de près ... En fait, je pense qu'il faut que je fasse particulièrement attention aux mentalistes ... Ce sont eux qui deviennent très très dangereux quand ils se rendent compte que faire le mal peut être ... "attirant" si je peux employer un mot de ce genre pour qualifier la magie noire ... Ce sont également les plus difficiles à déceler ...

Le jeune professeur laissa sa phrase en suspens. Il pensait à plein de choses en même temps, des choses assez effrayantes qu'il n'avait pas spécialement envie d'aborder, même en de si bonne compagnie.

Le mot "attirant" pour qualifier la magie noire lui donna la chair de poule. Dans le genre effrayant ça dépassait même sa phobie pratiquement incontrôlée des serpents. Mais il ne fallait pas trop qu'elle s'inquiète pour l'instant. Si Guillaume Seum, maître dans la lecture de pensées d'autrui dormait sur ses deux oreilles, elle pouvait faire de même. Elle le tourna néanmoins en ironie:

Parfait ! Vous venez d'obtenir une promotion ! Je vous délègue la lourde tâche de me repérer à des kilomètres à la ronde les cas sociaux. Et elle ne pût s'empêcher de rajouter avec un gros clin d'œil : Mais ne comptez pas sur une augmentation de salaire !

Il y avait dans le restaurant une vieille musique qui passait une chanson française (tant qu'à faire) des années 80. Malheureusement elle ne se souvenait plus du titre. Cela la fit penser immédiatement à autre chose.

Vous savez j'ai un problème, bon pas grave je vous rassure. En fait j'étais en train de penser qu'il faudrait peut-être lancer un thème pour la prochaine soirée étudiante, mais j'ai beau me creuser la tête, je n'arrive pas à trouver un thème assez cool pour cette rentrée, vous n'auriez pas une idée à tout hasard ?

HJ: est ce que tu aimes ce rebondissement magnifique ???

HJ: Oh c'est du ... lourd? x)

- Si le salaire ne va pas avec , je ne sais pas trop quoi répondre ... !! réussit-il a dire dans un éclat de rire.
Ah, cette femme avait de la répartie.

Il entendit alors dans le restaurant une chanson qu'il avait déjà entendue quelques années auparavant dans une boîte française, lors d'une de ses années de débauche. Vous savez, les vieux tubes français qui cartonnent toujours et qui sont remixés 25 fois et repassent dans certaines boîtes. Là il crut reconnaître "Sous les sunlight des tropiques". Chanson très vide de sens, mais assez entrainante quand on a un petit coup dans le nez ... Il se souvint alors les nombreuses soirées où il avait été convié. Que ce soit en Allemagne, en France, en Angleterre. On pouvait en fait le qualifier de coureur européen sous cet angle ... C'est fou comme l'alcool, la fête, les rires pouvaient désinhiber certaines personnes ... Pour sa part, il maîtrisait beaucoup moins son côté "je saute sur tout ce qui bouge" ce qui était assez embêtant. A 17 - 18 ans cela ne l'était pas tellement. Mainenant, cela pourrait l'être. Voilà pourquoi Guillaume Seum ne buvait que très très peu d'alcool. Il faut rester maître de son image quand on a tant travaillé pour en arriver à ce point.

- Un thème? Eh bien j'imagine que les trucs genre "soirée habillée" comme on peut en faire aux Bals de Promo seraient un peu ... hors contexte ... Que diriez-vous d'une soirée Carnaval de Venise? Avec des costumes époustouflants, à la limite du magique, et des masques, qui tomberaient à la fin de la soirée?

Guillaume avait sorti cette idée comme ça, sans y réfléchir. Mais finalement il ne trouvait pas son idée si idiote que cela. C'était même plutôt sympathique, si l'on en enlevait la métaphore qui s'y était glisée sur la société actuelle.

Faire tomber les masques. Guillaume, quel sous-entendu de génie.

HJ: Mais euh il est super bien mon rebondissement !!!! :p

L'idée de Guillaume ne lui déplaisait pas. En fait elle n'était pas stupide du tout ! Encore fallait-il se procurer ce genre de déguisement ...

Votre idée est intéressante, j'espère juste qu'il ne sera pas trop difficile de se procurer les costumes. De toute façon, je ne pense pas qu'elle sera avant au moins deux bonnes semaines car nous attendons en théorie encore des étudiants. C'est juste pour lancer le thème en fait, histoire que les filles cherchent pendant tout ce temps ce qu'elles vont se mettre sur le dos et que les garçons dépriment. Par contre, je ne vois pas à quel type de musique ce genre de thème pourrait être associé ...

Loane se perdit dans ses pensées ...

Mais vous n'avez pas peur que ça créé des liens ambigus ? Surtout entre élèves et professeurs étant donné qu'on ne saura pas qui se cachera sous le masque ... ? Si les masques tombent à la fin de la soirée comme vous le dîtes, est ce que ce ne sera pas gênant pour un élève de voir qu'il a passé toute la soirée avec un prof sans même le savoir ?

Guillaume s'explosa de rire interieurement, tout en gardant un visage impassible, comme les mentalistes le font si bien.
Il n'avait pas spécialement pensé au fait de rencontres plutôt innattendues entre professeurs et élèves. Lui, cela ne le dérangeait absolument pas, il savait où étaient ses limites avec les étudiantes. Mais l'inverse n'était pas forcément acquis.

- Nous ne sommes pas spécialement obligés de trouver des musiques "adaptées" comme vous dites. Ce serait même bien de mettre des musiques que les jeunes aiment, ce serait comme une soirée normale mais costumée où l'angisse de savoir avec qui on passe la soirée est agréable en général.

Guillaume avait déjà tenté des experiences similaires. On sympathise souvent avec des personnes à qui on n'aurait jamais adressé la parole en temps normal. La surprise de la fin est en général étonnante, mais bonne !!

- Pour les liens ambigus, je comprends parfaitement votre angoisse, et je dois vous avouer que je n'y avais absolument pas pensé. Mais étant donné que nous professeurs, savons parfaitement où nous en tenir avec les élèves, nous n'avons qu'à avoir un signe distinctif. Juste histoire de signaler aux jeunes gens qui voudraient tenter de nous écarter du chemin professoral que nous ne sommes pas là pour subir leurs déboires, mais pour nous amuser, nous aussi mais surtout pour encadrer.

Guillaume pensa à un sénario : une jeune fille, qu'il pense adulte (c'est a dire pas son étudiante) qui passe la soirée avec lui et qui a un peu ... bu.

Wow, vaut mieux même pas y penser si c'est une énergumène comme les jeunes demoiselles de derrière ...

- Pour les tenues, les jeunes filles sont souvent très inventives. ça m'épate à chaque fois!

En fait, Guillaume aimait bien voir le résultat. Mais il savait pertinament que rien que les tenues que portaient les jeunes demoiselles dans ce genre de soirées étaient telles des masques. Bizarrement, notre jeune ami, aussi faux puisse-t-il être, aimait vraiment le naturel chez une femme.

Oui vous avez raison en ce qui concerne la musique, je tâcherai de faire appel à un DJ ou quelqu'un dans le genre, ça sera certainement plus simple à gérer. Un de mes amis fait du mix ça ne sera pas très difficile à mon avis.

Elle eût une triste pensée pour ses proches qui lui parlaient souvent de leurs soirées endiablées dans les boîtes de nuit ou bien les bars. Elle même ne pouvait pas y assister, elle n'avait pas la majorité. A l'époque, ce n'était pas trop son truc, mais maintenant avec du recul, elle savait qu'elle aurait beaucoup aimé y assister.

C'est une bonne idée le signe distinctif. Je pense que je demanderais aux enseignants de porter un bracelet ou un foulard d'une certaine couleur, je verrais plus tard. De toute façon, il reste encore un peu de temps...

Sa phrase resta en suspens. Elle repensa aux paroles de Guillaume. Son intérêt pour les costumes lui faisait penser à un enfant ébahi devant tant de fantaisie.

Elle regarda l'heure: 14h20. A quand même ! Ils avaient passé plus de 2h dans le restaurant. La compagnie de son collègue ne la dérangeait pas du tout, mais tout de même, il ne fallait pas abuser. Ou alors, changer d'endroit ... sinon ils allaient être catalogués pour le reste de l'année.

Je crois qu'il faut que nous partions. Rassurez vous, ce n'est pas que je suis insensible à votre charme ravageur (ironie ironie ironie ironie ironie) mais bientôt j'ai l'impression que des appareils photo vont surgir. Elle regarda les jeunes filles et elle était persuadée que si elles en avaient eu l'occasion, elles l'auraient fait. Vous avez le chois: ou nous continuons nos lectures quotidiennes ou nous changeons d'endroit.

Guillaume fut assez content que Loane ait trouvé une solution pour cette histoire de musiques, il portait en horreur tout ce qui était d'organiser des fêtes, soirées, etc. C'était mal, mais lui, il se contentait souvent de lancer des idées et laissait les autres se débrouiller pour l'organisation. Il voulait bien aider après, pour la cuisine, les aménagements, les invités. Lui, en général se contentait d'être invité. Il avait fait des fêtes quand il était encore jeune et dévergondé. Mais tout était "on the spur of the moment" comme disent ces chers anglais. Il faisait ça au feeling au dernier moment ... Vous voyez les fêtes que les gens populaires organisent à la dernière minute dans les lycées américains, en lançant à la cantonade dans le hall du lycée "TOUS CHEZ MOI à HUIT HEURES CE SOIR!" Eh bien Guillaume en était le spécialiste. Tout les autres se chargeaient d'organiser ce qu'ils apportaient.
Guillaume étouffa un rire distingué en réponse à ce que Loane insinuait sur son "charme".

- Eh bien je ne suis pas un homme qui s'impose. Je ne voudrais pas vous importuner dans votre programme de l'après-midi ... Car il est vrai qu'il est déjà une heure assez avancée ... Je vous laisse le choix, les femmes d'abord ... finit-il par dire, un sourire de gentleman sur les lèvres.

A cet instant précis, Loane maudit Guillaume Seum. C'est très facile de se prendre pour un gentleman lorsqu'il faut prendre une décision. Surtout avec la réplique qui arrange bien "les femmes d'abord". ça avait le don de l'énerver et elle était à deux doigts de le traiter de lâche.

Ah les hommes ! Ils font les durs mais dès qu'il faut prendre un tout petit peu de responsabilités il n'y a plus personne !

Heureusement qu'il ne lisait pas dans ses pensées à ce moment là. En tout cas, il n'avait pas perdu son don pour l'énerver en moins de 10 secondes.

Personnellement j'ai le choix entre rester en bonne compagnie ou aller lire. Ni l'un ni l'autre ne sont des urgences donc je peux faire les deux. Je ne sais pas si vous avez quelque chose de spécial à faire ... Peu m'importe en fait, à vous de voir. Et prenez une décision cette fois. Faites l'homme, assumez !

Elle était sure qu'en le provoquant ça marcherait ...

HJ: ha ha ha xDDDD

Cette fois, malgré tout ce qu'il savait accomplir pour cacher ses émotions, Guillaume éclata de rire. Pas un éclat de rire discret, mais un bon éclat de rire bien franc. Rien de ridicule, comme les rires de certaines personnes qui donnent immédiatement envie de se barrer tellement la sonorité est atrocement pitoyable, un rire cristallin, qui se termina par un sourire amusé des plus éclatants.

Faites l'homme, assumez ha ha ha !! On ne m'avait jamais sorti ça tiens !! Guillaume Seum, pas un homme !! Ahh c'en est prèsque mignon !!

- Excusez-moi. *petit hum discret qui signifie qu'il se remet les idées en place* Loin de moi l'idée d'esquiver un choix, même si visiblement vous avez parfaitement compris, ce qui est évident quand on me rencontre, que les décisions ne sont pas ce que je préfère dans la vie. * sourire amusé en repensant à la réflexion de la jeune femme* Je vous ai laissé le choix car à mes yeux, j'avais l'impression que la décision que j'aurais prise était visible. Je pensais que vous m'aviez cerné Loane ! * Sourire sincère et gentil* Si vous voulez un vrai choix d'homme, puisque vous avez des doutes sur ce sujet à mon égard, je serais volontiers tenté par quelques instants supplémentaires en votre charmante compagnie. Par contre, je vous laisse le choix sur le lieu.

Ahh cette femme est vraiment pleine d'imprévus !

*Je pensais que vous m'aviez cerné Loane !*

Et gnagnagni et gnagnagna ! Oui elle l'avait cerné, elle avait compris que Môssieur voulait bien passer une partie de l'après-midi avec elle mais c'était délicat de prendre la décision directement, ça aurait fait un peu dictature. Surtout que Môssieur a de la répartie et à le don de la mettre mal à l'aise sur commande.

*Par contre, je vous laisse le choix sur le lieu. *

Première pensée: Et si je me mettais à pleurer ? Ce ne serait pas très difficile en plus, il m'agace tellement ...

Deuxième pensée: On va digérer en marchant ? Trop sexe ! Elle eût une envie irrésistible de la dire tout haut mais se retînt de justesse.

Troisième pensée: Il va falloir dire quelque chose là, ça le fait pas ...

Résumé de tout ça: Une petite promenade dans les jardins ça vous tente ?

Visiblement Guillaume avait réussi son coup : Loane était agacée, dans le bon sens du terme, évidemment, ce qu'il avait totalement prévu. Ahh c'est beau la vie quand on s'appelle Guillaume Seum !
Elle réfléchissait activement apparemment, à ce qu'elle pouvait répliquer, voire même tout simplement dire à ce retournement de situation, des plus inattendus visiblement.

- Les jardins? Oh eh bien volontiers! Je n'ai pas eu le temps d'en explorer les recoins depuis mon arrivée ! A vrai dire il me manquait la compagnie appropriée pour ce faire !

Guillaume, d'humeur séductrice? On a dit non !